dimanche 2 mars 2014

Vélotour France Angleterre Ecosse


Vélotour France Angleterre Ecosse

Etape 1 (Jeudi 18 juillet)  : Montélimar Les Vans (85km ; 4h15 ; moy :19.92km/h ; max :52.92km/h)

Départ de la maison vers 9h00 heure locale. Je prends la direction de Chateauneuf du Rhone puis Viviers. Ensuite première difficulté le « col » de Saint Montan qui suit une pente de 6 7% environ sur 3km depuis le village. Cette première montée fut compliquée ce qui à le mérite d’anoncer la couleur pour la suite du voyage, le vélo étant chargé à 35 kilos environ. J’arrive à midi à Vallon Pont d’Arc et profite d’une baignade bien méritée dans l’Ardeche parmis les  touristes venus pagayer en nombre sur les flots tumultueux de cette rivière. Le bivouac terminé je reprends la route en direction de Ruoms et subit un orage très violent après seulement quelques kilomètres. Une pluie diluvienne s’abat et m’oblige à m’abriter sous un abri bus pendant 1 heure. Le ciel redevenant plus clément, je roule en direction de Les vans et pose le premier campement pour la nuit à seulement 5km de la ville au détour d’un chemin. Fin de cette première journée.

Espèces observées : Milans noirs (20) ; Martinets à ventre blanc, à ventre noir ; Hirondelles de fenetres, de rochers ; Insecte non identifié (ascalaphe ??)




Etape 2 (vendredi 19 juillet) : Les Vans Refuge de l’aigle (à 10km) (44.89km ; 3h28 ; moy :11.46km/h ; max :44.66km/h)

Départ vers 9h00, je prends la descente direction Les vans. Après discussion avec un agent de la propreté, celui ci me déconseille de passer par le col du Mas de l’Ayre jugé trop difficile et le comparant au Mont Ventou (..) Je décide d’emprunter un autre passage par les Alauzas. En demandant à remplir mes gourdes au tenant d’un gite local, celui ci me déconseille vivement à son tour de passer par ce chemin trop dangereux (très accidenté et caillouteux). Je décide donc de tenter le passage par le col du Mas de l’Ayre. Presque 15km d’ascension à 5% de moyenne et des passages plus difficiles auront eu raison de mes forces. L’effort fut intense. Ce fut éprouvant mais le moral a tenu bon, comme quoi avec un peu de volonté… Le bonheur d’arriver au sommet fut incomparable !
L’arrivée à Villefort se fit sous la pluie, je décide de continuer vers le lac. Etant quand meme bien crevé je cherche à ce niveau un coin pour poser la tente mais décide finalement de continuer vers Castanet puis l’Habitarelle, Villespasses et continue encore. Je trouve finalement un coin où dormir dans un champs. La journée fut rude, les Cévennes magnifique, je ne tarde pas à m’endormir.

Espèces observées : Milan noir ; Hirondelles de rivages ; faucons crecerelles (2) ; Allouettes des Champs ; Orvet ; Zygène de la spirée.













Etape 3 (samedi 20 juillet) : Randonnée au refuge de l’aigle (environ 20km)

J’avais dans la tete de monter jusqu’au refuge de l’aigle en vélo en empruntant les chemins de randonnée et rejoindre les sources du Tarn. N’écoutant que mon courage je me lance tete baissée dans cette expédition ! Le chemin jonché de cailloux fut très difficile dès les premiers tours de roues, je dus renoncer à pédaler et donc recouru à ma technique dite du fourbe (pousser le vélo en somme). A la force de mes jambes et de mes bras je pus gravir 1km supplémentaire mais le chemin devenant à chaque pas plus compliqué, je dus avec regret renoncer. Je décidai de partir en éclaireur reconnaître le chemin et quelque pas plus loin je découvrai les vallées environnentes.La douce lumière du matin éclairait la vallée. Bercé par le chant des passeraux le spectacle n’en fut que plus magnifique ! Je décidai de continuer à pied. Après avoir sécurisé le vélo dans un coin de paturage non loin du chemin, je pris mon barda et partis à l’aventure. Le chemin sinueux plonge au cœur de la foret interminable. Tantot foret sectoriale de Villespasses/Valfournes, tantot foret de bergognon, tantot foret domaniale du Mont Lozère. Une dizaine de kilometre plus loin, j’aperçus la dernière ligne d’arbres. Les mésanges noires batifolent et les feuillus disparaissent au profit des près et paturages. Je me trouve sur le plateau et je domine enfin la vallée. Une vision panoramique s’offre à moi. Les Cévennes sont belles et ses formes en révèlent toutes ses compléxités.
Des vautours fauves planent au dessus de moi, je n’ai presque plus d’eau (à peine un tiers de bidon), signe d’un mauvais présage ? Et toujours pas de chalet en vue !
Je décide de rebrousser chemin, préférant jouer la sureté.Je redescend finalement sur le village d’Altier et décide de m’arréter au camping municipal pour y passer la nuit.

Espèces observées : Faucons crecerelles, pie grièche écorcheur (male adulte), mésanges noires, vautours fauves et pipit farlouse.








Etape 4 (dimanche 21 juillet) : Altier Pont de Montvert (44.27km ; 3h13 ; moy :13.69km/h ; max :49.04 km/h)

La veille je me demandais si j’allais pouvoir gravir le col de Finiels qui permet de redescendre directement sur la commune du Pont de Montvert. Les premiers tours de roues en décideront ! La journée débute par l’ascension du col des tribes situé à 1130m. La pente est relativement douce et permet de faire chauffer les muscles en douceur. L’arrivée fut quand meme laborieuse et un petit soulagement se fit remarquer passé le col.Deux milans noirs volaient haut dans le ciel comme pour m’acceuillir sur leur territoire. Je n’ai pas manqué l’occasion de leur rendre la pareille et dégaina le téléobjectif en mitraillant à mesure de leur battements d’ailes. La photo obligatoire signant l’arrivée au col fut faite dans les règles de l’art : genoux à terre, sourire marqué mais non crispé doublé d’un hourra au combien révélateur. Je rechevauche fièrement mon destrier d’acier et descends vers le village du Bleymard pour ravitaillement. Bilan : toujours pas d’essence pour le réchaud… Le fait de poser la question quand à la disponibilité entraine immédiatement un étonnement soudain ainsi qu’une réponse négative. Au sortir du village deux choix s’offrent à moi. Prendre la départementale D20 et rejoindre le col de Finiels pour descendre sur le Pont de Montvert ou continuer tranquillement sur la départementale principale pour rejoindre Bagnols les bains puis Mende. L’idée de la facilité me déplait, mais le col m’effraie. Boire ou conduire il faut choisir comme dirait le dicton. Je décide de prendre la solution qui me paraît la plus juste au regard de ce voyage. On tente le col, au pire la technique du fourbe fera le reste…
Cinq kilomètres de montée à 5% 6% jusqu’à la station de ski puis quatre kilomètres supplémentaites seront nécessaires pour atteindre le col. Les premiers kilomètres sont relativement durs, je roule dans l’excitation d’atteindre un sommet et de profiter d’une vue que j’espére exceptionnelle. J’aperçois deux vttistes (angais ? italiens ?) sur le bas coté, les memes qui m’avaint proposé de me pousser (pour m’aider !) dans la montée du col des Tribes, j’avais poliement refusé l’offre, un cyclotouriste de mon envergure n’a pas besoin qu’on le pousse, le bitume à lui seul le tracte !
L’arrivée à la station fut rude ! (3 arretes furent nécessaires).Je m’offre un repos bien mérité ; Je rencontre un pompier de Tournon qui voyage avec sa famille dont un petit garçon confortablement logé dans une remorque. Le gars me demande de les prendre en photo puos on discute de ce qui nous passionne, je leur explique mon projet, mes ambitions, il paraît intéressé et me demande l’adresse de mon site internet (Penser à en créer un serait une bonne chose !). Je rencontre à nouveau les vttistes transpirant à souhait mais débordant de joie. On blague quelques minutes puis partent fièrement à l’assaut du col, tete baissée et sourire aux lèvres ! Le pompier les suit également. Je préfère me ravitailler et sacrifie un saucisson irrémediablement assailli par les multiples coups de lame de mon opinel. J’entame une sieste que j’espère réparatrice. Vient l’heure du départ. Les premiers kilomètres sont infernaux, les cuisses me brulent. Je fais une pause et aperçois deux femmes avec un ane. Compostelle ? Leur dis je innocemment (mais fermement dans le but d’étaler mon savoir historique régionnal !) Stevenson voyons mon pauvre ami ! (pour ne pas employer un terme plus péjoratif mais au combien aproprié). Passé cet affront je gravis les derniers kilomètres jusqu’au panneau indiquant les 1541m d’altitude du col de finiels. Pause obligatoire et je renfourche mon vélo. La vallée est fantastique, l’envie de camper dans les patures est trop tentante mais mes bidons sont vides et l’accès aux patures est compliquée liée à la surenchère de barbelés. Je redescends donc sur la commune du Pont de Montvert et trouve un camping. On m’offre un jus de pomme bien frais en récompense ce qui fait disparaître immédiatement toute fatigue, bref une bien belle journée !

Espèces observées : Pic vert, Milans noirs (2), bergeronnette grise, monticole de roche, hirondelles des rochers.









Etape 5 (Lundi 22 juillet) : Le pont de Montvert Peyreleau (95.15km ; 4h34 ; moy :20.82km/h ; max : 54.53km/h)

Le départ du Pont de Montvert marque le début de la descente des gorges du Tarn. La journée s’annonce sous les meilleurs auspices ! Thèse vite vérifiée puisque les pentes parfois raides s’enchainent et la vitesse affichée au compteur grimpe rapidemment atteignant les 55km/h. Je me plais à ricaner en croisant certains cyclos montant jusqu’au village que j’ai quitté, leur visage crispé me rappelle un lointain souvenir… Il est 10h du matin, la lumière est déjà trop dure pour prendre de belles photos, je prends tout de meme ci et là les quelques chateaux sortis de nulle part au détour de la route. L’altitude diminue calmement au meme rythme que mon enthousiasme. Les paysages grandioses des Cévènnes me manquent déjà ! La chaleur fait aussi son grand retour, j’en profite pour dire adieu aux deux vttistes passé le village de Quézac. Je regrettes de ne pas les avoir pris en photo, leur personnalité semblait forte et respiraient la gentillesse et l’amitié ! Le repas de midi fut partagé avec trois ouvirères de l’usine d’embouteillement de Quézac, sympathiques à la discussion aisée. La plus agée débordait de joie de vivire. Elle se plaisait à raconter comment elle avait été choisie pour tourner le role de silhouette dans un film régionnal. Une fois remis en selle, j’enchaine les kilomètres sans vraiment d’engouement. Le dénivellé oscille entre 540m, 520m puis 550m… Monotone et nerveusement fatiguant dut au balai incessant d’innombrables monstres d’acier sur roues. Je m’arrete au bord de la route afin d’observer des figures remarquables faites de plumes planant haut dans le ciel. De nombreux vautours fauves sont présents aux abords des falaises, gigantesques à présent. J’en profite pour photographier quelques hirondelles de rocher et repars aussitôt. Passé 90km je cherche un camping, la fatigue commence à se faire sentir. J’en trouve un uniquement peuplé de holandais tous équipés de camping car luxueux. Je m’endors bercé par le chant de moyens ducs en nombre sur le site, demain sera un autre jour.

Espèces observées :  Vautours fauves, hirondelles de rochers, Tarins des aulnes, sittelle torchepot, pic épeiche, hiboux moyen duc.





Etape 6 (Mardi 23 juillet) : Peyreleau Rhodez (82.71km ; 4h29 ; moy : 18.42km/h ; max 74.71km/h)

Je me leve de bonne humeur et m’empresse d’aller récupérer ma baguette de pain chez le gérant du camping. Je prépare mes affaires et quitte mes collègues hollandais avec leurs encouragements. Pas un nuage à l’horizon, la journée s’annonce radieuse. En continuant en direction de Millau, je bifurque et prends la route menant à Rhodez. Commence alors une sérieuse et longue cote de 10km pour enfin atteindre les hauteurs et bénéficier d’une vue comme toute agréable sur la vallée. La chaleur ne se fit pas attendre. Je n’ai de cesse d’essuyer mon visage inlassablement noyé par des ruisselement de sueur. Je suis obligé de faire des pauses pour m’hydrater toutes les 20min. Je dévalise mon stock de barres de céréales. S’enchainent des suites de montées descentes interminables. Je n’ai jamais vu une route autant vallonnée. Des montées dantesques suivit de pentes à 10 ou 12%. Cela me permet de battre mon record de vitesse : 74.71km/h au compteur ! Quand vient la pause de midi, je suis littéralement démoralisé ! La région qui s’offre à moi me paraît bien fade en comparaison. Pas un sommet à gravir, plus un seul col de montagne, juste un enchainement de colline… Je finis la journée en poussant jusqu’à Rhodez où je plante ma tente dans le cmaping municipal en réfléchissant dubitativement à la suite incertaine de ce voyage. La nuit porte conseil, cette journée m’a sappé le moral.

Espèces observées :  Milans noirs, geai des chenes, grimpereau des jardins, pic vert, rouge queue noir.




Etape 7 (Mercredi 24 juillet) : Journée repos TER Rhodez Neussargues

Après mure réflexion je décide de céder à la tentation qui m’a hanté une bonne partie de la nuit (orageuse qui plus est). Je prends donc fébrilement mon billet de train direction le Cantal au départ de la gare de Rhodez. J’abandonne sans chagrin l’Aveyron, cette terre hostile à qui veut bien s’y aventurer. Je rencontre un jeune couple de cyclotouristes qui eux ont adoré la région semble t il, les termes  « merveilleux »,  « bonheur » et « magnifiques » revenaient de nombreuses fois au fil de la conversation… Preuve que fatigue et moral en berne vous font surement auculter la vraie beauté des environs. Après 3h de vagabondage incessant, j’aperçois un environnement plus plaisant. Pentes escarpées, petits ruisseaux et foret, l’enthousiasme refait surface à grands pas ! Je me rends au camping de Neussargues et fait connaissance avec un jeune écossais voyageant à vélo.Après 23 jours il a à son actif près de 2000km. Parti d’Alsace il se rend à Biarritz, je lui souhaite bon voyage !

Etape 8 (Jeudi 25 juillet) : Neussargues Espinchal (73.71km ; 4h23 ; moy :12.42km/h ; max :48.15km/h)

Je décide de prendre la direction d’Allanche en passant par les petites départementales. Une fois arrivé, baguette de pain en poche et croissant pur beurre ingurgité, je me précipite vers la librairie la plus proche pour me ravitailler en cartes IGN. Après lecture de cette dernière, je prends la route de Condat ou je fais l’erreur de redescendre dans la vallée en passant le col de la rieu (1097m), longeant le vélorail. Après la pause de midi je décide de reprendre de la hauteur en passant par Chanterelle en direction d’Egliseneude d’Entraigues. La montée est rude, le prix à payer pour mes erreures de navigation sans doute…
Je prends le chemin du Bac, passe Lascombe et me vient l’idée saugrenue d’emprunter le chemin du Cézallier. C’est un chemin de randonnée qui s’annonçait sympathique sur la carte. Intéressant sans doute à pied, à vélo chargé nettement moins… Je dus pousser comme un forçat mon attelage d’acier à roues et ce sous un soleil de plomb. Le panorama de la région vaut quand meme le coup d’œil à ce niveau. Le chemin bouclé, je me trompe de route et redescend sur la Godivelle et ses fameux lacs de tourbe. Des canards colverts y barbottent tranquillement. Faute d’observations ornithoogiques intéressantes je file sur Espinchal pour y passer la nuit.

Espèces observées : Milans royaux, pipits farlouses, canards colverts, pinsons des arbres, Chardonnerets élégants, pic vert.










Etape 9 (Vendredi 26 juillet) : Espinchal Lac d’Aydat (51.96km ; NC ; moy :18.22km/h ; max : 61.30km/h)

Le réveil fut difficile, la journée d’hier ayant laissé quelques traces… Pour la première fois la tente est parfaitement sèche ! Je fais mon paquetage et pars à l’assaut du col de la Chaumoune où j’espère apprécier la vue. La montée suit un rythme agréable, tout seul sur la route j’apprécie la tranquillité et la beauté des environs. Le paysage se pare quand à lui d’un fin manteau de brume, ce qui l’embellit aussitôt. J’aperçois un lac, j’en profite pour faire quelques photos. Un héron cendré décolle brusquement et sort du bois. Il file en rase motte sur le lac et laisse ses rémiges effleurer l’eau. Des poissons semblent effrayés de son passage et rejoignent instinctivement les profondeurs, laissant des remous en surface. Je continue ma route sur cette belle image. J’arrive au col sans effort mais la vue me laisse un gout amer. Je repars en direction de Compains en suivant la D36 pour rejoindre le lac de Bourdouze. La montée provoque immédiatement une montée de température. Arrivé au niveau du puy de Montcineyre un touriste me félicite pour ce que je fais, je l’en remercie. Le lac de Bourdouze est un ancien lac glaciaire, terrain de jeu formidable pour pecheurs occasionnel. Deux individus sont cencentrés sur leur canne. L’un d’entre eux aura une belle truite (4 kilos à vue de nez). Au bord du lac, une femelle grèbe huppée est en pleine couvaison, je ne m’approche pas pour ne pas la déranger. Je me repose un peu, mes jambes n’ont plus leur capacité motrice d’il y a quelques jours. Une demi heure après, je me remets en selle et roule vers Besse. Je prends la D5 pour Muroi, contourne Chambon et attaque une sacré cote. Je poursuis difficilement vers Aydat. Trouvant le panorama magnifique je décide de prendre quelques photos pour mettre en valeur la chaine des puys. Je rejoins le camping du lac d’Aydat. Demain Clermont ferrand, ensuite ??

Espèces observées : Milans royaux, buses variables, grèbes huppés, pipits farlouses, chardonnerets élégants.














Etape 10 (Samedi 27 juillet) : Lac d’Aydat Clermont Ferrand Montluçon (105.6km ; 5h40 ; moy :18.63km/h ; max :75.14km/h)

Je quitte le camping du lac d’Aydat avec le sourire. Visiblement c’est le branle bas de combat au niveau logistique, le patron est dans tous ses états et vocifère à tout champs.Cela a le mérite de me rappeller le bon vieux temps des boulots saisonniers avec ses envolées lyriques trop souvent associées. Pour rejoindre Clermont Ferrand, j’ai droit à deux petites cotes me permettant de me mettre en jambe immédiatement. S’ensuit alors une descente vertigineuse à plus de 8% sur presque 10km. L’arrivée à Clermont Ferrand se fait donc sans effort particulier. Arrivé à la gare, je constate avec l’opératrice qu’il n’y a aucun train pouvant desservir la gare de mon choix (travaux sur les lignes). Je décide de réfléchir puis de me restaurer dans une fière échoppe servant viande de mouton tranchée  habilement présentée dans un écrin de viennoiserie, bref un kebab. Le ventre plein je retourne à la gare. Je prends la direction de Gannat afin de me sortir du sarcasme grandissant de cette ville. Dans le train je discute avec un infographiste 3D qui semble intéressé par mon voyage. Il me conseille de passer par le mont Saint Michel, vaisje suivre son conseil ? Arrivé à Gannat j’enfourche mon fidèle vélo direction Montluçon. La route se dessine très vite en une répétition de cotes et descentes. Je monte péniblement la « bosse » culminant à 720m d’altitude. Les routes sont très vallonnées dans ce coin de pays, j’ai donc formaté mon cerveau pour l’occasion, je n’ai qu’à serrer les dents, le corps fait le reste… Je débarque à Montluçon dans l’espoir de trouver un camping municipal en plein cœur de la ville. L’office de tourisme enterre très vite mon optimisme et m’en indique un à 5km à l’extérieur de la ville. En m’approchant du camping le ciel devient menaçant. Teinté d’un vert émeuraude, celui ci témoigne de son mécontentement. Une tempete arrive et de violents orages ne tardent pas à éclater. Je monte ma tente fiça sous les gouttes de pluie. Je suis crevé !

Espèces observées : Milans noirs.

Etape 11 (Dimanche 28 juillet) : Montluçon Vierzon (journée TER)

Le réveil est difficile. Harcelé par les orages, j’ai cherche le sommeil une bonne partie de la nuit. La tente a parfaitement joué son role, pas une goutte de pluie n’est à déplorer à l’intérieur, mes affaires sont sèches. Le ciel s’éclaircit peu à peu, j’avale ma mixture matinale (flocons d’avoine et muesli) sans grand appétit. Je prends le vélo et me dirige au grès du vent sans idée précise d’itinéraire. Je prends ma boussole et file plein nord. La moindre cote est une souffrance morale. La tete ne veut plus et le corps fatalement suit le meme raisonnement. Je déploies ma carte routière bien trop imprécise. Quelle direction prendre ? Chateauroux ? Guéret ? Des grosses nationnales, des départementales bondées ? Trop de questions pour un dimanche matin… Je file à la gare de Montluçon afin de m’enquérir d’un billet pour Nantes. La charmante hotesse m’apprend qu’il y a bien un train au départ de Montluçon vers Nantes, arrivée 23h20. Je décide de faire le trajet en deux jours. Deux jours de train, deux jours sans vélo, deux jours de néant mais deux jours à réfléchir aussi sur le bien fondé de ce périple. Il est clairement vital que l’environnement dans lequel je circule m’offre de l’émerveillement. Les Cévennes, les grandes Causses, les Monts d’Auvergne m’ont plus d’une fois permis de réver, d’observer, de poser le regard. Avaler du bitume avec pour seul horizon le tube central de mon vélo est un non sens. La machinerie devient quaduque, il faut changer d’horizon de manière radicale.

Espèces observées : buses variables.

Etape 12 (Lundi 29 juillet) : Vierzon Nantes Nort sur Erdre

Le récit de cette journée sera plutot court. Observer le balai incessant des voyageurs se déplaçant de gare en gare grimace au visage n’a rien de vraiment passionnant… Je croise quelque cyclos, d’un signe de tete quasi furtif le salut devient presque automatique. Au changement pour Nantes à Saint Pierre des Lors, je rencontre un couple voyageant à vélo et remorque. Ils peinent à rentrer leur matériel dans le wagon et doivent finalement démonter en hate la remorque. Vu le nombre assez halucinant de bagages en leur possession, ils ne tardent pas à bloquer de manière définitive l’accès arrière et avant aux autres wagons. Grosse panique à la SNCF ! Les cyclotouristes sont rappellés immédiatement à l’ordre par le chef de quai bien épaulé par les directives grondissantes de l’automate humanoide. Je reste à ma place, l’air stoique, basta ! Arrivé à Nantes je cours à l’office de tourisme prendre des informations sur le canal de Nantes à Brest. Devant l’entrée, un motobécane d’un autre age équipé de sacoches arkel siège fièrement. A défaut de Québécois je rencontre un bostonien de passage en France. On discute voyage à vélo donc, de nos péripeties liées au continent Nord Américain le tout très cordialement, puis nos chemins se séparent. Le traditionnel Kebab (marque désormais déposée dans ce voyage) du midi digéré je me lance à la poursuite du canal. Après plusieurs erreurs d’aiguillage, me voilà finalement sur les bons rails. Je dus volontairement freiner mon allure guillerette pour réparer une crevaison, ma première après presque 600km. Mon pneu arrière montre des signes de lassitude évidents. Les nombreux « pfff pfff » émis par la pompe à vélo ne l’aideront pas à se remotiver. Des kayakistes voguant paisiblement sur le canal me souhaitent bon courage. Je les remercie poliement. Je croise l’éclusier qui s’attarde un instant sur mon triste sort, d’un air confiant je fais disparaître toutes traces d’inquiétude. N’ayant qu’un modeste fond de bidon d’eau, j’en profite pour lui demander où me ravitailler. Celui ci me rétorque qu’aucune source d’eau potable n’est disposible dans les environs. A contre sens je me dirige vers l’écluse où une habitante du coin me confirme ses dires. Avec une extrème gentillesse, elle m’offre une bouteille d’eau minérale. Je repars donc dans l’autre direction jusqu’à Nort sur Erdre pour y trouver le camping municipal. Demain annonce une journée tranquille, comme un air de vacances, je suis serein et reposé, o joie !

Espèces observées : hirondelles rustiques.

Etape 13 (Mardi 30 juillet) : Nort sur Erdre Redon (83.22km ; 4h33 ; moy :18.25km/h ; max : 30.83km/h)

A peine touché le bitume du canal, j’ai dans l’idée de passer la barre des 150km ! Généralement l’ambition est au plus haut dès les premiers coups de pédales.Vent du nord, pluie fine, un petit 15 degrès auront raison de ma vantardise… Je retrouve les « joies » des chemins de halage et de ses plaisanciers. J’enchaine les passages d’écluses en doublant quelques cyclos sans vraiment d’échanges… L’approche vélistique est complètement différente de ce que j’ai pu rencontrer sur des terrains plus escarpés. Le temps des congratulations communes au passage d’un col sont désormais révolues, le simple « bonjour » est ici de mise, ou latitude rime ineroxablement avec platitude. Les kilomètres s’enchainent dans la plus profonde indifférence, je ne fais que regarder le compteur, le paysage façonné par l’homme est à son image, sans surprises ! Je m’arrete à Redon avec un peu plus de 80 km. Je suis fatigué, je cherche un camping, pose mes affaires, m’écroule, la pluie et le vent redoublent d’intensité, grrr !

Espèces observées : Buses variables, geai des chenes, grands cormorans, grive litorne, cigognes blanches, héron cendré.




Etape 14 (Mercredi 31 juillet) : Redon Rohan (97.38km ; 4h45 ; moy : 20.43km/h ; max : 28.16km/h)

Avant de partir j’interroge le responsable du camping quand à l’existence de containers pour recycler les bouteilles de gaz. La réponse fut laborieuse et le regard fuyant… Je leur laisse donc en souvenir, peut etre auront ils la présence d’esprit d’en mettre à disposition des capeurs dans un futur proche. Je rejoins le canal et croise les deux filles randonneuses croisées la veille. Randonner sur un canal me paraît quand meme etre une idée bien saugrenue…La route me semble déjà suffisamment longue à vélo… (bref ! je suis ronchon !)
Je rejoins le canal et croise 2 randonneuses à pied. Je ne peux m’empécher de m’interroger sur l’utilité d’un tel périple, la route me semble déjà bien longue en vélo… (bref) Je roule à l’allure suivante : 22km/h et semble y rester fidèle. Passé les 30km, le canal s’élargit un peu et ressemble de plus en plus à une rivière sauvage avec ses nombreux bras et sa végétation typique (non loin de l’ile aux pies). Les falaises plongent à pic dans cette langue couleur émeraude. Ce paysage me surprend et me rappelle la rivière des Outaouais au Québec. Le charme se rompt hélas non loin de là. Le canal retrouve ses bras d’aciers qui le tenaille tel un cercueil de métal. Au détour d’un virage, je croise un canoetiste qui m’harangue au passage en me demandant de l’aide dans l’énergie du desespoir. Son canot est trop lourd pour qu’il puisse le déplacer seul juqu’à l’embarcadère. Je l’aide volontiers, la discussion s’installe naturellement. Il me raconte son voyage sur la Loire, il rentre chez lui par le canal. Je lui raconte à mon tour ce que j’entreprends de faire. Connaissant le territoire anglais, il me conseille les Cornouailles ainsi que le pays de Galles. Les midlands sont, selon lui, à oublier. Je le laisse lui et son chien (apparemment pas aimable pour un sou) avec son canot  désormais à l’eau. J’enchaine paisiblement les kilomètres jusqu’au village de Josselin. Je m’offre une pause à l’ombre d’un bel arbre profitant d’une vue magnifique sur le château des ducs de bretagne. D’un air bonhomme un ex biker vient me taper la causette. Il me raconte ses voyages à moto avec sa troupe et me parle notamment de l’Ecosse qu’il a adoré. Il repart de son coté, j’en profite pour reprendre la route. Les jambes commencent à tirer, je finis la journée en arrivant au camping de Rohan. Je m’installe à coté d’une cyclotouriste qui me fait part de son expérience en matière de voyage à vélo. Elle me raconte ses péripéties en Amérique du sud qu’elle a traversé durant trois mois jusqu’au Salar d’Uyuni. Elle m’offre du pain d’épices de la région, délicieux.





Etape 15 (Jeudi 1er Aout) : Rohan Glomel (105.48km ; 5h38 ; moy :18.68km/h ; max : 42.19km/h)

Je reprends tranquillement le chemin du canal après un réveil difficile et des préparatifs qui se sont une fois de plus éternisés (départ 9h45, levé à 8h00).Le temps est au beau fixe, pas de vent, paré pour rouler ! Je fais mon bonhomme de chemintranquillement mais surement et me rends sous les coups de midi dans la ville de Mur de Bretagne. Je souhaite me trouver un coin sympa pour casse crouter et décide de quitter le canal pour me rendre au lac de Guerléan. Les abords du lac est bondé d’une masse rougeoyante de touristes bedonnants. Je me trouve un coin à l’ombre et prépare mon repas bien frugal. Un couple me propose un quignon de pain que j’accepte cordialement par principe et selon leur version officielle pour ne pas gacher la nourriture… Mais est ce la bonne raison… Fais je tant peine à voir ??
Pas grave il me manquer ce support de farine et de céréales pour acceuillir mon modeste fromage, devenu bien difforme sous l’effet de la chaleur. Le repas ingurgité, je repars et reprends le canal. J’emprunte les voies vertes mais n’arrive plus à avancer. Plus l’envie, plus le moral, les quelques cotes montées ont haché menu  mon mental déjà bien malmené ! L’ Ecosse me semble encore bien loin. Au détour d’un virage j’aperçois un immense château et nombre de personnes qui s’activent.Un spectacle se prépare dans l’abbaye de Gouarec. Je décide de m’y arréter et de visiter un peu le coin.J’aperçois un cyclo. Remorque affublée de linges séchant au vent, sacoches de part et d’autres, souriant généreusement, je lui adresse mes salutations. On discute donc, (entre dromois), échangeant de nos précédentes aventures en vélo. Celui ci voyage avec sa famille (dont ses trois enfants). Je leur parle de mon projet, de mes difficultés et me conseille de prendre un peu de repos. Il me semble raisonnable de l’écouter ! J’arrive difficilement au camping de glomel avec la ferme intention de rejoinre Roscoff le lendemain !

Espèces observées : Deux fuligules pas identifiés.





Etape 16 (Vendredi 2 Aout) : Glomel Morlaix (136 km; 7h15)

Je pars en vitesse du camping, passe chercher ma baguette de pain et mon croissant au beurre chez la boulangère et reprends le canal. Les kilomètres s’enchainent sans grande surprise et la route m’amène ainsi à Carhaix Plouguer. Je décide de faire le plein de victuailles et me ruine en produits bio dans une boutique spécialisée. Les prix affichés sont repoussants mais me munis non sans fierté d’un paquet de pates bio à 1.70 euros les 500g… Enchainant les actes de dépensites aigues, je me deleste d’un billet de 20 euros pour 5 malheureux articles. Le saucisson fut degusté avec parcimonie ce jour là. Je reprends le canal par erreur et perds environ 40km avant de retrouver la bonne direction… L’espoir d’atteindre Roscoff ce jour là fut vain. Je repère un village nommé Poullaouen en y espérant y faire halte pour la nuit mais ce fut encore un échec. Les jambes commencent à se faire lourdes mais je décide de pousser quand meme jusqu’à Morlaix. Une fois arrivé à la baie je ne trouve aucun camping. Seuls des hotels à 60 euros la nuit semblent etre la seule accomodation possible. Je tente l’auberge de jeunesse et me retrouve en compagnie de 3 cyclos achevant un tour de bretagne. Ce soir je suis crevé et tente en vain de trouver le sommeil parmis le vacarme ahurissant du ronfleur au maillot à poix. Demain Roscoff !




Etape 17 (Samedi 3 Aout) : Morlaix Roscoff (49.79km; 3h09; moy :15.79km/h ; max : 45.68km/h)

Les lamentations tonitruantes de mon voisin cycliste n’ont cessé de me harceler toute la nuit. Le réveil fut donc laborieux. Je décide de prendre mon temps afin de rejoindre Roscoff dans l’après midi. Le paquetage enfin prêt, je décolle vers 11h et commence de bon train en prenant le mauvais chemin. Je cherche dans toutes les directions et arrive péniblement à trouver la bonne voie. Au détour d’un chemin sur le haut d’une colline, j’aperçois enfin la mer ! Je me sens dans la peau d’un aventurier trouvant de nouveaux horizons ! L’Angleterre m’ouvre enfin ses bras. Roscoff n’est plus qu’à une poignée de kilomètres. Je pédale dans les pentes escarpées que m’offrent les rues des villes portuaires. Chemins étroits et hautes herbes dessinent le paysage. Je m’arrete un instant pour observer quelques limicoles. Chevaliers gambettes, guignettes, sylvains mais aussi goélands et mouettes semblent etre maitres des lieux. D’énormes poissons arpentent les bras de mer qui est exceptionnellement basse. J’arrive à la gare maritime de Roscoff et demande les horaires des ferrys. Je me repose en ces lieux un instant. Je me réveille quelques dizaines de minutes après l’air agard arpentant les rues de Roscoff d’une allure nonchalante. Je réconforte mon estomac d’un biscuit breton et me dirige vers la plage la plus proche afin de profiter de la mer. La vue y est reposante. Un homme dissimulé derrière des rochers s’amuse à nourrir un goéland des restes de ses fruits de mer. Leur complicité est amusante. Il m’aborde d’un air bonhomme dans l’espoir d’y trouver une oreille receptive. Il me parle des personnes qui l’exaspérent en clamant haut et fort qu’elles ne savent pas profiter de la vie, me répond en calembours. C’est à n’en point douter un sacré personnage ! Tantot marin, assureur, CRS, il me raconte son expérience de la vie, ce qui l’a conduit à penser d’une telle manière… Je l’écoute avec grande attention et je me plais à acquiéscer aux moindre de ses propose car je l’y rejoins sur le fond. Il repart en me serrant la main et me félicite pour mon bout de chemin. Je finis par poser ma tente au camping  et déguste une bière gentiement offerte par un jeune couple d’italiens.

Espèces observées :  Chevaliers gambettes, sylvain, guignettes, aigrette garzette, goélands leucophées, marins, mouettes rieuses, courlis corlieux.














Etape 18 (Dimanche 4 Aout) : Repos à Roscoff

Je profite de cette journée pour photographier les bécasseaux variables venus nombreux sur la plage. Quelques bons clichés en boite je reprends la direction de ma tente et pique une bonne sieste, demain j’embarque pour l’Angleterre !

Espèces observées :  Bécasseaux variables, hirondelles rustiques, huitriers pies, aigrette garzette.

Etape 19 (Lundi 5 Aout) : Roscoff plymouth

Branle bas de combat à 6h du matin, direction la gare maritime pour l’embarquement. J’avance gaiement assoiffé par de nouvelles aventures qui se dressent à l’horizon. Je présente fièrement mon passeport, passe la douane et monte dans le ferry. En amarrant solidement mon vélo, un matelos vient me parler en me demandant le parcours de mon voyage.Il semble interessé car lui aussi passionné de voyage nature. Etudiant en biologie il projette de monter un concept alliant science et sport. Nos chemins se séparent, je le salue et monte sur le pont. Je quitte Roscoff vers 8h30 et tente quelques photos de goélands. La terre vient à disparaître et je me régale de la vue que m’offre la mer. La traversée se fait sans encombres. Je débarque en discutant avec des cyclos français qui projettent de rouler dans les cornouailles. La pluie s’abat sur le centre ville de Plymouth. Un peu perdu je commence ma quete d’informations et me dirige au Civic center pour obtenir une carte des pistes cyclables. Je me lance un peu au hasard, enchainant les aller retour, puis décide de poursuivre sur ma lancée, plein Nord. Au beau milieu d’un square j’aperçois une famille de cyclos, des français ! 2 enfants, 2 couples forment ce groupe. Nous décidons de faire route un moment ensemble. Tous se révèlent d’une exceptionnelle gentillesse. Nous cherchons ainsi, le soir arrivant, un endroit pour camper. Au détour d’un chemin, des ornithologues s’affairent. Des faucons pélerins ont établi leur nid dans le creu d’une falaise. Les cris des juvéniles déchirent le silence de la foret. Je manque une belle photo mais me régale du spectacle. Nous repartons ensemble et trouvons un champs. Le propriétaire accepte que nous campions et nous branche une sortie d’eau ! Le feu de bois crépitera, après de nombreuses tentatives, la journée aurait pu etre pire !

Espèces observées :  Goélands marins, courlis corlieu, chevalier aboyeur, tadorme de belon, faucons pélerins.













Etape 20 (Mardi 6 Aout) : Bickeley Bickeley

Le mari d’Anne vient nous rejoindre dans la matinée dans un vacarme tonitruant. Débarquant de nulle part et à toute allure, il tente de provoquer un réveil explosif au sein du groupe, pari réussi !
Je me lève intrigué et en profite pour faire sa connaissance. Ayant oublié son passeport la veille, il dut retarder son voyage d’une journée le temps de rejoindre le groupe. Les préparatifs furent plutot laborieux, le voyage en groupe s’appréhende d’une différente manière… Nous partons donc sur le coup des 11h30. Nous enchainons très vite quelques cotes plutot raides. Ce coin d’Angleterre semble très vallonné. Après quelques bons efforts et poussées de sueur, mon pneu arrière s’essoufle et finit par crachoter. Le bougre, crevaison ! A peine cinq kilomètres et déjà me voilà ralant à farfouiller dans les sacoches pour trouver les bons outils. Après inspection, mon collègue s’improvise très tot comme mécanicien vélo. Son constat est alarmant, mon pneu est foutu ! Je constats amérement la réalité des faits. Après mure réflexion je décide de retourner à Plymouth acheter des pneus neufs. Je fais donc, avec regret, mes adieux à ces personnes qui ont été d’une grande gentillesse. Mon retour à Plymouth fut compliqué ! Je me trompe de chemin et dévie sur un quartier à l’Est de la ville. Le magasin ou je prévoyais l’achat de mes pneus ont l’idée saugrenue de n’avoir qu’un pneu par modèle (pas de paires possible), hallucinant. Commence alors une longue quete pour trouver un bikeshop. Après trente minutes de recherche infructueuse, j’obtiens finalement mes pnematiques flambant neufs. J’en profite pour faire des courses dans un magasin du coin et me charge de cinq kilos supplémentaires de vivire pour 20 livres. Je reprends la route vers 18h et espère trouver un coin pour dormir dans le parc. Je repasse vers le site aux courlis corlieu, un ornithologue observe avec sa longue vue. Nous échangeons mais cela restera compliqué, le lexique ornithologique français étant complètement différent du lexique britannique. Je lui explique mon projet et il me félicite, je reçois en prime ses encouragements. Je l’en remercie chaleureusement et remonte sur mon vélo affublé de mes pneus neufs non montés. Direction le spot à faucons pélerins. Arrivé à destination je ne suis pas déçu ! Les faucons juvéniles m’offrent un spectacle sans précédent, je les immortalise en photo. Un couple de vttistes les observent également, nous discutons un peu et me souhaitent le meilleur pour la suite. Plus tard un ornitho à la barbe démesurée vient à son tour. Nous discutons également.Le dialogue est aisé, nous échangeons quelques mots et parlons oiseaux. Je lui montre mes photos, le flegme britannique opère et m’offre un discret sourire. Après les salutations d’usage, je reprends ma route, évite un bambin qui s’encastra plus loin dans le pont et sous des pleurs et des cris de douleur, je m’enfonce dans la pénombre du parc nationnal du Dartmoore. Je refais le chemin du matin et atteint le coin que j’avais repéré pour camper. Je pose ma tente dans un coin idéal, je suis juste ravi de cette journée.

Espèces observées : Courlis corlieu, aigrettes garzette, tadorne de belon, fauons pélerins, cerfs, biches et un lapin.




Etape 21 (Mercredi 7 Aout) : Bickeley Bridestowe (50km; 3h23; moy :14.05km/h ; max : 47.53tkm/h)

Je me réveille en ayant dans l’idée  de quitter le campement sans trop perdre de temps. Le petit déjeuner ingurgité, je m’attaque à la réparation du vélo. Je change les pneus sans encombres et en profite pour nettoyer ma chaine. Le vélo fin prêt, je reprends la direction de la « National cycle network 27 ». Chemin faisant j’arrive à Travistock, une ville de pierre à l’anglaise. En me trompant de chemin, je me fais littéralement agressé par un excité. Cet olibrius me vocifère ces mots dans la langue de shakespeare « You are on the pathway… » je taierais les mots suivants. Je ne l’écoutes pas et retourne au centre ville direction le centre d’informations. Cartes en main je m’apprete à partir quand j’aperçois la petite famille de cyclos que j’avais quitté la veille. Nous reprenons le chemin ensemble à l’allure modérée. Nous empruntons de vrais passages tout terrains faisant fuir moutons, chevaux et poneys sur notre passage. Certains endroits sont techniques mais cela pimente la chose et rend l’aventure un rien plus piquante. Nous nous offrons une pause dans un bar ou nous dégustons des bieres locales. Nous reprenons la route pour le campement en empruntant une belle cote a plus de 10%. Ce soir nous dormons dans un champs.

Espèces observées : Tarier patre, chevreuils, buse variable.



Etape 22 (Jeudi 8 Aout) : Bridestowe Sheepwash (47km)

La nuit fut bonne et je me réveille en forme. Quelque réglages mécaniques plus tard, la troupe est prete et nous partons sur le coup des 10h. Nous nous séparons en deux groupes et prévoyons de nous retrouver à Oakhampton. La piste cyclable est tout de suite magnifique. La vue y est superbe et donne sur les plaines et collines environnentes. Nous empruntons une ancienne voie ferrée. Cela fait partie des journées de vélo qui commencent plutot bien ! Arrivés à Oakhampton nous nous arretons dans un petit bar pour nous restaurer. Je prends mon breakfast habituel : Œufs, bacon, toast beurré, haricots sucrés, arrosé de café, le petit plat idéal pour avaler des kilomètres. L’estomac remplit nous retrouvons le groupe entier et poursuivons la « granite way » le long de la « 27 national cycle network ». La suite du chemin est beaucoup plus valonnée, ce qui rend notre progression difficile et les arrets fréquents. Le soir approchant nous nous décidons pour trouver un campement. Nous attrapons au vol une femme faisant sécher son linge. Nous lui demandons un endroit pour camper, un cycliste s’approche au meme instant et nous propose immédiatement de venir poser nos tentes dans son champs. Nous devons faire marche arrière et nous retaper des kilomètres difficiles. Nous acceptons néanmoins afin d’honorer son hospitalité. Au prix de nombreux efforts nous arrivons à la ferme du propriétaire britannique. Sa femme nous acceuille dans un bon français. Ancienne danseuse au Lido, elle possède une maison en Vendée et use de son temps pur peaufiner son art en botannique. Son mari est fabriquant de pièces pour clavecin et est adepte du survivalisme. Il nous offre le thé accompagné de vin rouge (histoire ne pas trop se dépayser…) et nous montre notre campement. Nous logerons dans son établi.

Etape 23 (Vendredi 9 Aout) : Sheepwash Barnstaple  (66.9km; 4h10; moy :16.0km/h ; max : 58.72km/h)

Le réveil fut rude et rude fut la remontée sur le vélo. Nous prenons une photo du groupe avec nos hotes et nous les remercions pour leur acceuil et leur sympathie. Après un peu de route, le groupe se voit scindé, nos chemins se séparent, je continue ma route avec le plus jeune couple. Nous poursuivons donc au Nord direction Ilfracombe. Après quelques cotes sympathiques, nous rejoignons le Tarka trail qui emprunte une ancienne voie ferrée. La route est donc aisée à ce niveau. La mer se rapproche, j’en profite pour photographier Courlis et huitriers dans une baie, riche pour l’observation des limicoles. La fatigue se fait sentir mais nous continuons quand meme. La cote est magnifique, nous décidons de camper le soir dans un champs, le coucher de soleil offre des couleurs d’une rare beauté.

Espèces observées : Huitriers pies, courlis corlieus, buses variables.









Etape 24 (Samedi 10 Aout) : Barnstaple South west coast path  (41.51km; 3h24; moy :12.15km/h ; max : 63.63km/h)

Nous attaquons sans doute une des parties les plus ardues de ce coin d’Angleterre. La carte topographique ne ment pas, hélas, les montées descentes y sont dantesques. La South west coast path longe les cotes du parc national d’Exmoor. Chaque passage dans une baie signifie une descente au niveau de la mer suivie d’une remontée vers les plateaux situés 400m au dessus. La route se poursuivant, nous arrivons au fond d’une combe après une descente vertigineuse de près de 25%. Nous sommes piégés, obligés de remonter l’unique pente opposée du meme pourcentage. Nous scrutons attentivement la carte topo en espérant y trouver un chemin annexe. Le chemin cotier nous ouvre les bras et nous nous y engouffrons fièrement. Le chemin est caillouteux, technique mais bien plus plaisant. La vue donne directement sur les falaises, magnifique. Nous nous trouvons un super coin pour camper, la vue sur la mer (Bristol channel) est superbe.

Espèces observées : Goélands marins, leucophées, faucons pélerins.











Etape 25 (Dimanche 11 Aout) : South west coast path Minehead  (56.12km; 3h42; moy :15.12km/h ; max : 54.92km/h)

Le cri des faucons pélerins m’arrache de mon sommeil. Je déjeune paisiblement en les regardant s’adonner à toutes sortes de pirouettes aériennes. Une fois prets, nous descendons très vite et quittons le chemin cotier. Nous nous retrouvons une nouvelle fois devant un sérieux dilemme devenu hélas familier. Les pentes à 25% ont le malin plaisir de nous faire déplier la carte en quete de chemins parallèles moins difficiles. Nous trouvons là encore un passage détourné ce qui nous permet d’éviter l’accident musculaire ! La montée reste infernale, les termes de « fou », crachés par la foule de touristes, ne font que pleuvoir sur nos corps déjà assoifés, et, tel un coup de fouet, ravive nos ardeurs, ce qui nous permet de gravir cette pente menaçante,  à la simple sueur de notre orgueuil. Sur le plateau, la route semble nous gratifier de nos efforts en s’adoucissant quelque peu. Nous prenons le temps de respirer.Nous décidons ensuite de continuer sur Minehead mais la route devient vite ennuyante car beaucoup  trop empruntée. Arrivés en ville, je paie ma tournée et nous profitons d’un peu de musique jouée par un groupe local. Je quitte Anne et Clément sur la plage au soir et leur souhaite bonne continuation, ils vont me manquer, c’est sur !.

Espèces observées : faucons pélerins.















Etape 26 (Lundi 12 Aout) : Minehead Taunton Plymouth (journée train)

Cette journée illustre de bien belle manière ma nature indécise ! Levé de bonne heure, je quitte le camping et discute brièvement avec deux vacanciers. Je leur fait partager ma passion pour la nature sauvage, ceux ci me conseillent alors les highlands en Ecosse et me certifient que je serais pas déçu. Dans le doute dès la matinée, je prends la direction de la gare de Minehead croyant là obtenir un aller direct pour Plymouth. Arrivé à la gare, je m’aperçois que le train à vapeur (que je croyais etre un artifice pour touristes) est bien le seul train disponible. Je prends mon billet en hate car la locomotive siffle (3 fois) et est sur le point de partir. A peine rentré dans le wagon, le charme opère instantanément. Je me plais à écouter la musique sifflotante de cet ancetre issu d’une autre époque. Les crachotements de la locomotive me font revenir au début du 20ième siècle. Arrivé à Bishop’s lydeard, je remonte sur mon vélo et me dirige vers Taunton. Je trouve la gare et obtient dans le doute un billet pour Plymouth. Arrivé à destination le doute m’engoisse. Revenir en France possède une certaine amertume, le billet pour Glasgow revient quand à lui à plus de 200£. Je patiente dans la gare une bonne heure pour réfléchir. L’heure vient à s’écouler entièrement, le soir arrive, je dois me décider. Je reprends la direction de la piste cyclable qui suit la 27 et me retrouve au meme campement une semaine auparavant. Je déciderais demain, la nuit porte conseil.

Espèces observées : faucons pélerins, pic vert.




Etape 27 et 28 (Mardi 13 et mercredi 14 Aout) : Plymouth Glasgow Balloch  (journée train+ vélo)

Je me lève aux alentours de 8h ce matin avec la ferme intention de plier bagages et de monter à bord du ferry direction Roscoff. Déçu au fond de moi de ne pas poursuivre l’aventure jusqu’au bout (du moins en partie), je change d’avis. Ainsi arrivé à la gare, je me munis d’un billet pour Glasgow contre la modique somme de 200£.  J’arrive dans la capitale des Highlands au terme d’un voyage de 10h. Il est 23h, je pénètre donc dans l’obscurité la plus totale, me dirigeant au hasard dans l’espoir de trouver refuge pour la nuit déjà bien entammée. Les gens crient, hurlent, leurs esprits égarés par l’alcool les pousse à communiquer de manière étrange suite à mon passage… Tout les hébergements sont complets sur Glasgow cette nuit là. Les réponses négatives s’enchainent de partout, je dois me résigner à continuer la route dans ce noir d’encre. Bien aidé par mon éclairage puissant, je m’engage sur les quais et rejoins le canal de Clyde sur le national cycle n°7. Le trajet est sans encombres, le fléchage est sans accros. Au détour d’un chemin j’aperçois une tete surmontée de deux oreilles pointues. Trahi par la lumière blafarde des lampadères, son pelage roux est difficilement observable.  Ce renard sera mon compagnon de route pendant quelques instants. Il se tapit, curieux de s’etre fait repéré, je m’arrete donc pour l’observer quelques instants. Il semble perdu dans ces décombres de béton et d’acier, je me sens à cet instant comme son égal. Nous nous séparons en chemin. Sur la route, je rencontrerai 7 de ces congénaires. J’arrive au loch Lomond vers 3h du matin et décide de m’y arréter pour établir le campement. Je trouve un champs et monte la tente en hate, il est 4h du matin, je suis exténué mais content d’avoir quitté Glasgow ! Je me lève vers 8h, très péniblement. Je quitte le champ en vitesse car je m’aperçois que je suis tout près d’un jardin public…
Je prends la direction de Aberfoyle, continuant sur la piste cyclable n°7. Au loin les highlands me tendent les bras, je me félicite de ma décision de la veille, effectivement cette vision me ravit. Il est bientôt midi, ma nuit passée sur le vélo m’a romput les jambes, j’en profite pour m’arréter dans un camping écossais non loin de la ville, je suis mort mais heureux.

Etape 29 (Jeudi 15 Aout) : Balloch Lock Venachar  (16.81km; 1h22; moy :12.23km/h ; max : 32.63km/h)

A 8h, des gouttes de pluie frappent ma tente et m’extirpent de mon sommeil. Trop pressé de me reposer la veille, je m’étais endormi en oubliant de rentrer une partie de mes affaires à l’intérieur de la tente. Résultat, chaussures et chaussettes trempées. J’en profite donc pour effectuer lessive et séchage. Je plie bagages aux alentours de midi et rejoins Aberfoyle pour me remplir la panse. J’en profite aussi pour me soumettre à la règle commune de tout bon touriste, acheter des cartes postales. Je déguste du haggis (panse de mouton farcie) avant d’enfourcher mon vélo pour rejoindre la foret privée de la reine d’Angleterre. Le chemin forestier est superbe ! J’immortalise mon destrier d’acier tronant fiérement devant une cascade et me régale de l’ambiance brumeuse qui me submerge. Des percées de lumière viennent fendre cet océan de brume quelque courts instants. Aurais je un aperçu du légendaire temps écossais ?
Je découvre de nombreuses plages qui invitent au bivouac, je m’y laisse tenter aux abords du Loch Venachar. De nombreuses bernaches du Canada semblent y avoir trouvé refuge. J’allume difficilement un feu et constate amérement la véracité des dires concernant nos amis les moustiques. A peine la tente dépliée, ceux ci s’y engouffrent tels des fantassins ailés au combat. Je peine à les faire déposer les armes et monte la moustiquaire en hate ! La pluie arrive lentement, je m’endors sur la douce mélodie de ces bernaches qui me rappelle le Québec.
Espèces observées : Héron cendré, grèbe castagneux, bernaches du Canada, pinsons des arbres, geai des chenes, balbuzard pecheur.




















Etape 30 (Vendredi 16 Aout) : Lock Venachar Kenmore (77.57km; 4h20; moy :17.89km/h ; max : 53.99km/h)

Je commence la journée par un sourire. Dès l’ouverture de la tente, un balbuzard file droit vers l’Ouest en rasant le lac comme pour m’indiquer la direction à suivre. La tente est trempée, ensablée, je n’ai pas le temps de la laisser sécher et la remballe dans cet état. Je rejoins la ville de Callander et me rassasie d’un succulent breakfast. La piste cyclable est toujours aussi agréable, alternant passage techniques et roulant. Les kilomètres s’enchainent sans grande peine, seule une sévère cote viendra entacher cette sensation de facilité pour rejoindre les hauteurs. Je décide de faire une pause au bord d’un lac pour me ravitailler. Un jeune rouge gorge décide de se montrer, son caractère effronté le distinguant. S’ensuit alors une partie de cache cache amusante entre lui et moi. Visiblement mon casse croute l’intéresse, il n’hésite pas à fondre sur moi de manière vivace. Il prendra finalement mon vélo comme perchoir, je le prends en photo. Je me ferais littéralement agressé plus tard par une famille à pattes palmées, bien décidée à obtenir les restes de leur confrère plus frele. Une fois repus, les brigands à plume reprennent leur chemin, le butin enfoui dans leurs estomacs. Je reprends la piste cyclable sous la pluie et continue vers le village de Killin. Adossé au pont enjambant le torrent, je fais la connaissance de deux New Yorkais voyageant à vélo. L’un, d’origine asiatique, paie sa tournée, nous discutons au soleil, attablés à la terrasse d’un bar. Je me fais alors assaillir de questions concernant mon équipement ainsi que mon expérience dans le voyage à vélo. J’enchaine alors avec la description quasi complète de mon deux roues et, en bon commercial, leur démontre toute la magie de la transmission Rohloff. Intrigués par cette pièce d’origine germanique, l’un deux la mitraille de photos sous tous les angles.
Nous discutons ainsi une bonne heure. La bière ingurgitée, nos chemins se séparent, nous nous souhaitons bonne route ! Les montées descentes s’enchainent alors tranquillement, la route est très vallonnée à cet endroit. Je trouve, aux alentours de 18h, un coin honnete pour bivouaquer. La vue sur le lac est magnifique, des mures sauvages sont légions, délicieux !

















Etape 31 (Samedi 17 Aout) : Kenmore Pitlochry (61.82km; 3h09; moy :19.58km/h ; max : 53.09km/h)

Je déjeune en admirant la brume filtrer au travers des arbres ancrés aux collines. Ce tableau me repose car il allie d’un coté la rudesse du temps écossais au calme ennivrant de ces landes perdues. Une fois en selle, l’humeur est au beau fixe. Je n’ai que faire de cette météo capricieuse, elle participe au contraire au coté magique du pays. Je continue donc tranquillement sur la voie n°7, la route est peu vallonnée, la vitesse augmente donc raisonnablement à mesure que la pluie s’intensifie. Au croisement d’une route, je me fais happer par un cycliste. Casque profilé, vélo carbone, combinaison de course affublée d’un dossard, je me trouve en plein milieu d’une course cycliste. Je me prends au jeu et tente de le poursuivre. Je monte à 40km/h mais rien à faire, le bougre est bien trop rapide ! Ses poursuivants n’ont de cesse de me doubler. Certains me saluent furtivement, comme troublés par mon attirail. Je quitte le trajet initial, les officiels de la course ne tardant pas à m’indiquer la sortie la plus proche. Je croise alors des coureurs à pied en chemin que je double heureusement bien plus facilement. Les coups de pédales répétés font hurler ma chaine qui produit alors de manière toujours plus intensive de bien désagréables croquements. Mes craintes s’avéreront bien fondées. Je déraille en premier lieu, puis casse un maillon de la chaine instantanément. Les galères mécaniques commencent ! Je décharge en hate mon vélo et sors mes outils dans l’espoir de réparer le problème fiçà. Problème je n’ai aucun maillon de rechange (triste erreur), la panne s’avère plus complexe sous cet angle ! Deux écossaises viennent à mon secours et d’une extreme gentillesse essaient de trouver une solution à mon désarroi. Malheureusement celles ci ne peuvent pas grand chose pour moi. Je les remercie quand meme. Quelques minutes plus tard, une grosse berline s’arrete à mon niveau et me propose de me déposer en ville, histoire de trouver un mécanicien. D’origine allemande, son mari fait parti de la course. Elle me propose de m’emmener à Aberfeldy, la ville a plus proche. J’accepte volontiers, range mes affaires en hate dans sa voiture et nous partons gaiement, riant de ma situation. Arrivés à destination deux nouveaux problèmes viennent obscurcir ce tableau idyllique. J’ai perdu ma clef antivol pour roue et le boitier de contrôle du Rohloff ne veut plus s’enclencher. Deux problèmes majeurs ! Je pars en direction de l’atelier vélo, ma compatriote allemande se charge de surveiller mes affaires. Je rencontre au passage les deux écossaises qui m’avait proposé leur aide, l’une d’elle m’offre un gateau et je l’en remercie ! Arrivé à l’atelier, le jeune mécanicien me propose d’installer une nouvelle chaine. Une fois installée, quelques coups de pédales suffisent à me refroidir. Un bruit horrible se fait entendre à chaque tour de roues. Le mécano ne semble pas comprendre. Je remplace mes axes de roues par des attaches rapides et tente le coup dans cette configuration. Je retourne saluer et remercier mon ange gardien de la journée et me dirige vers Pitlochry après m’etre ravitaillé. La chaine fraichement installée hurle, c’en est horrible. Je ne peux me permettre de forcer sur les pédales et dois descendre à chaque montée, craignant la casse automatique et définitve. J’arrive donc péniblement à Pitlochry et en profite pour prendre en photo un magnifique arc en ciel. Je dois néanmoins me dépécher, le magasin vélo ferme ses portes dans les minutes qui viennent. Le mécano examine mon vélo furtivement. Il pénètre dans son atelier et sort de ses poches quelques maillons identiques à ma chaine défaillante. La maladie est enrayée immédiatement. Je souhaite payer mais il n’en est rien ! Je repars avec ses encouragements, en français s’il vous plait ! Je me trouve un coin pour camper, et rigole à grand cœur de cette journée qui aurait put mal finir.




Etape 32 (Dimanche 18 Aout) : Pitlochry Newtownmore (67.95km; 3h54; moy :17.39km/h ; max : 45.42km/h)

Un cincle plongeur vient me dire bonjour tot le matin. Sa bavette blanche fait reflet dans l’eau, haut perché sur sont galet granitique, cela lui donne fière allure. Je n’hésite pas à sortir l’appareil photo pour immortaliser cet instant. Après quelques minutes et dizaines de photo en boite, je prépare mon départ. Le chemin faisant je rencontre quelques difficultés. La piste est jonchée de racines, passages avec escaliers, pentes escarpées, une vraie piste tout terrain. Je peine à avancer et constate avec soulagement que la sortie est proche. Me voilà à nouveau sur la route, ce qui au final est beaucoup moins agréable, beaucoup de voitures sont de sortie ce jour là. Je monte plein Nord, le vent se met à se lever. De plus en plus violent, celui ci met mes nerfs à rude épreuve, la route devient horrible. A fond sur les pédales, je n’arrive pas à avancer ! Les voitures me doublent à toute allure sans broncher, je peste contre cet élément qui s’était révélé jusqu’à présent etre de bonne compagnie. Le compteur affiche 10km/h, vitesse maximale enregistrée. Je n’ai de cesse de fixer ce petit boitier plastique dans l’espoir que celui ci ne m’y affiche de valeurs plus élevées. Mais rien n’y fait, le vent est trop fort aujourd’hui et les pensées négatives obscurcissent mon esprit. Il faut tenir, ne rien lacher ! Je m’arrete au bord de la route, lessivé, pour refaire le plein d’énergie. J’aperçois au loin un cyclo presque autant chargé que moi. Lui aussi semble pester contre Eole. Il se rend à Kingussie à 30km environ. Malgrès les efforts, le paysage reste enchanteur, je prends à plusieurs reprises quelque panorama de ce champ de bataille. Je reprends la route dans l’espoir que le vent tombe un peu. Revenchard, celui ci souffle de plus belle, peut etre l’ai je trop insulté ? Mon entrée dans les Highlands marquera pour moi la fin du calvaire. Le vent tourne, je peux apprécier à sa juste valeur la beauté de l’endroit. Les énormes montagnes écrasent la route qui se veut discrète. La puissance qui se dégage de ces monstres de pierre est impressionante. Je rattrape mon retard en roulant gaiement à près de 40km/h. Un troupeau de moutons, maitres des lieux un instant, me barrera la route sur un kilomètre. J’atteins la ville de Newtownmore non sans soulagement et file au camping du coin. Je paie 2£ la douche pour une minute d’eau chaude… première douche écossaise !

Espèces observées : Cincles plongeur, buse variable, tarier des près, troglodyte mignon.








Etape 33 (Lundi 19 Aout) : Newtownmore Slochd (62km environ)

Au matin, mon voisin anglais vient discuter avec moi. Celui ci est adepte de vtt et voyage plutot chargé. Il dispose d’un vélo anglais de la marque Thorn, cadre acier, moyeu rohloff affublé d’une remorque. Sac à dos sur les épaules, il se rend à Fort Wiliam empruntant pistes et sentiers. Très sympathique, je lui souhaite bon voyage. L’heure du départ sonne et je roule gaiement vent dans le dos, direction Aviemore. En chemin je m’arrete dans une reserve naturelle dans l’espoir d’observer le fameux lagopède d’Ecosse. Le chemin est orienté randonnée pedestre, mon vélo est malmené, je me ramasse une belle gamelle au final. Je fais donc marche arrière, frustré. Je file bon train, la route est agréable, le traffic routier quasi nul. Je prends mon habituel breakfast arrivé à Aviemore. Le ventre plein, je reprends la piste cyclable. Je m’égare sur un terrain de golf. Je n’ose interrompre le swing gracieux d’un octogénaire écossais et attend patiemment le signal de son frère d’arme pour passer. Je rebrousse finalement le chemin et prends enfin la bonne direction. Je pénètre alors dans un univers enchanteresque parsemé de fleurs violettes où les montagnes environnentes semblent y plonger. Je photographie avec empressement ce paysage. Je discuterais plus loin avec 3 indiens de Bombay, étudiants à Newcastle dans l’ingénieurie marine, étonnés de voir un français parler (un peu) anglais. La conversation finie, je prends la direction de Carrbridge. Arrivé à destination, je fais le plein d’eau, l’objectif étant de camper le soir en montagne. Je passe le pont de Sludge, repère quelques coins mais préfère continuer. Après de nombreuses montées descentes, je franchis une barrière menant à un chemin privé, ce qui me permet d’accéder en un lieu que j’éspère garni de lagopèdes. Je monte la tente, repère les lieux et fait décoller le volatile tant attendu. Il fait quasiment nuit, demain je fais chauffer l’appareil photo !

Espèces observées : Balbuzard pecheur, buses variables, lagopèdes d’Ecosse.
















Etape 34 (Mardi 20 Aout) : Slochd Dingwall (84.84km; 4h35; moy :18.49km/h ; max : 65.29km/h)

Le chant des lagopèdes me réveille tot le matin. Je prends aussitôt l’appareil photo et tente ma chance. Je retourne donc au coin où un groupe s’était enfui la veille. Plantés au meme endroit, bien cachés dans la bruyère, les voilà qui décollent les uns après les autres au fur et à mesure de mon avancée. Ainsi, pas après pas, je desespère de ne pouvoir en photographier n’en serait ce qu’un. Je redescend au niveau de ma tente, dépité. Des bruits de moteur se font alors entendre. Une troupe de Land rover gravit lentement mais surement la piste dans ma direction. Arrivés à ma portée, les conducteurs m’adressent un salut courtois. Je décide de lever le camp, aucune chance de retenter l’observation du précieux gallinacé dans ces conditions. Je sors donc de la piste forestière et rejoins alors le goudron.Vent dans le dos, je roule à vive allure et arrive sur un site préhistorique (les tombes de Carn), parfait pour la pause de midi. La capitale des Highlands me tend les bras. L’arrivée à Inverness me déçoit quelque peu. La ville ne brille pas pas son architecture et me laisse sur ma faim. Je m’arrète dans un café dédié à la bicyclette. La pièce derrière le comptoir donne sur un atelier vélo que je m’empresse de rejoindre. Je fais graisser ma chaine et repars tranquillement. Je passe le pont qui enjambe le Ness et file vers Dingwall à 20 km. Je file au camping et m’y installe, la pluie se met à tomber !

Espèces observées : Faucons crecerelles, lagopèdes d’Ecosse.

Etape 35 (Mercredi 21 Aout) : Dingwall Morangie (64.06km; 3h18; moy :19.33km/h ; max : 46.88km/h)

Je tarde à quitter le camping au matin, assailli de questions pas de nombreux touristes, fort intrigués de mon parcours. Je commence donc à pédaler sur les coups de midi et profite d’un coup de pouce de la part d’Eole pour filer comme un diable sur la route. Je prends ma pause vers 14h et attaque une sérieuse sieste, carressé par la douce chaleur du soleil. Bien reposé, j’arrive dans la ville de Tain et prends la mauvaise direction. Je fais donc demi tour et rage contre ce fléchage aléatoire qui m’a déjà joué de nombreux mauvais tours. Je m’arrete finalement non loin de Morangie et trouve un hébergement. Je rencontre un cyclocampeur terminant la célèbre boucle Cornwall john O’Groats. Avec une moyenne de 160km par jour, il bouclera son périple en seulement 11 jours. Ma tente est située entre la voie ferrée et la route respectivement espacées d’une vingtaine de mètres environ. Chaque passage de train provoque un soubresaut tel que je bondis de mon duvet… Le bivouac idéal en somme…

Etape 36 (Jeudi 22 Aout) : Morangie Atlanaharra (83.65km; 4h09; moy :20.11km/h ; max : 50.90km/h)

Mon collègue cycliste se réveilla beaucoup plus tot que moi, au matin, ses affaires avaient déjà disparues. Il n’y aura donc pas d’encouragements mutuels ce jour là. Remonté sur mon vélo, je passe à coté des chutes de Shin et emprunte une route étroite, à peine plus large qu’un gabarit de voiture. Les passages de croisement de véhicules sont signalés tous les 500m sur cette « single track ». A ce niveau, le paysage me donne un gout amer. Les forets sont dévastées, les nombreuses coupes à blanc trahissent le sombre dessein de l’homme moderne.
Quelques kilomètres avalés, je retrouve des paysages plus réconfortants. L’impression d’immensité me gagne à nouveau et je m’en réjouis. Un épais manteau de brume coiffe tel un couvre chef le crane dégarni d’un colosse de granit. Cette vision est magnifique. Arrivé à Altnaharra, j’en profite pour faire le plein d’eau et me trouve un campement à quelques dizaines de mètres de la route. Avançant péniblement dans la tourbe, je peine à avancer et repère un substrat rocheux providenciel. Je décide de m’y établir. Un jeune cerf fait son aparition, intrigué de voir un bipède dans de pareils lieux. Il s’en ira tranquillement, en ricanant surement. Le vent souffle fort et mène la vie dure à ma tente qui plie sous ses assauts répétés.












Etape 37 (Vendredi 23 Aout) : Atlanaharra Thurso (104km)

Je me réveille inquiet. J’ouvre les yeux et crois entendre le bruit de gouttelettes d’eau frappant les parois de ma tente. Le soleil frappe pourtant assez fort, rien ne présage l’arrivée d’averses ! Derrière mon filet moustiquaire, une nuée de prétendants attend patiemment l’occasion de pénétrer mon abri. Je sors alors en vitesse, résigné, me faisant littéralement agressé. Je ne peux combattre, obligé de céder sous la pression démoniaque de ces diables ailés. Je prépare mon bardat et fuis le champ de bataille en déserteur. Arrivé sur le bord de la route, les fantassins victorieux me harcèlent à nouveau comme pour célèbrer à tout jamais ma profonde défaite. Je savoure ma retraite par quelques belles cotes qui me segmentent les cuisses. Je poursuis la route jusqu’à Tongue et entame à ce niveau la route cotière. Le passage du Loch Loyal est magnifique ! Arrivé à Bettyhill, je m’offre un bon repas. Je croise un groupe de cyclos revenant des Shetlands. Nous discutons un peu de nos parcours respectifs utilisant à outrance de qualificatifs dithyrambiques concernant les paysages. La route devient ensuite très vallonnée, la prise de vitesse devient obligatoire en descente pour soulager les cuisses lors des montées. Arrivé à Strathy la route redevient calme. Je croise un jeune couple à vélo au bord de la route. L’un d’eux a un souci mécanique, nous ferons un bout de route ensemble, cependant je décide de continuer à mon rythme chemin faisant. J’arrive péniblement à Thurso et prends la direction de Scrabster dans l’optique de trouver un campement à coté du port d’embarquement. Je prends le ferry demain direction les iles Orkney.
















Etape 38 (Samedi 24 Aout) : Thurso Stromness Kirkwall (45km)

J’embarque tot le matin direction Stromness pour les iles Orkney. Le billet me coute 60£ l’aller à destination des Shetlands. Le départ de Kirkwall est prévu pour 23h45, arrivée prévue à Lerwick à 7h30 du matin. La journée promet d’etre remplie ! Le trajet Scrabster Stromness durera 1h30 environ, j’en profite pour prendre en photo les quelques fulmars boréaux et fous de bassan approchant le bateau durant la traversée. Une fois débarqué sur les iles Orkney, je prends directement la direction de Kirkwall. L’ile ne possède quasiment pas de relief mais elle vaut le détour. Je m’arrete au niveau des falaises et repère quelques coins susceptibles d’héberger des lagopèdes. J’en repère un groupe mais échoue là aussi à les mettre en boite. Je me défoule alors sur les oiseaux cotiers (fulmars et goélands) et ramène queques bons clichés. Je me rends ensuite au port d’embarquement à Kirkwall et patiente dehors, les Shetlands ne sont plus qu’à quelques miles nautiques…O joie !














Etape 39 (Dimanche 25 Aout) : Kirkwall Lerwick Brae (45.16km; 2h22; moy :19.07km/h ; max : 72.40km/h)

L’attente fut longue (près de 5h). Le bateau arrive avec 30 minutes de retard, j’espère avoir une cabine pour me reposer un peu car je commence sérieusement à fatiguer. A ma grande déception, je constate qu’en guise de lit, il m’est attribué un vulgaire siège inclinable, très inconfortable au demeurant. La nuit fut alors très courte, l’arrivée à lerwick se fait dans le brouillard ce qui ne me change guère vu mon état. Ce simple brouillard se transforme en véritable purée de poix, je remercie à nouveau le puissant éclairage équipant mon vélo et entame sans repère ma route au cœur de la ville portuaire située la plus au Nord de la Grande bretagne. Lerwick possède un charme insoupçonné. Le brouillard lui donne une ambiance mystique, les adeptes de la littérature de Sherlock Holmes comprendront… Au fur et à mesure de la route, la fatigue commence à se faire ressentir. Cependant l’envie d’avancer est trop tentante, la route est superbe, le moral est bon, je suis enfin aux Shetlands. Les montagnes sont nombreuses, les étendues vastes, les lacs sont légions. Au détour d’une route, deux cygnes chanteurs se reposent paisiblement au beau milieu d’un lac. Je rejoins la ville de Brae, enchanté de cette vision et me régale d’un fish’n’chips (au Haddock frais du matin) et me trouve un coin où camper. Une belge à vélo deviendra ma colocataire des lieux pour la journée. Au port, sternes caugek et labbes parasite satisferont ma soif ornithologique du moment, et ce jusqu’au coucher du soleil. Première journée réussie aux Shetlands !





















Etape 40 (Lundi 26 Aout) : Brae Hermaness (73.48km; 3h47; moy :19.34km/h ; max : 63.43km/h)

Je dis au revoir à la belge tot le matin et file à vive allure, vent dans le dos, direction Muckle flugga, la cote la plus au nord du Royaume Uni. A Grabster je prends un ferry pour rejoindre l’ile de Yell puis un second pour l’ile d’Unst. Les paysages sont magnifiques, la végétation rase offrant une vue permanente sur la mer. Je passe Baltasound puis Haroldswick, un magnifique drakkar me signale que je suis ici en terre viking. Je pénètre enfin dans la réserve ornithologique de Hermaness. Le phare de Muckle flugga pointe haut vers le ciel comme pour m’indiquer le chemin. La montée est rude ! Une des plus grande colonies de Grands labbe y est présente. Peu farouches, j’obtiens de belles photos. J’arrive au bord des falaises, la vue y est splendide, peut etre une des plus belles qui m’ait été donné de voir. Des miliers de fous de bassan virevoltent, voltigent tels des acrobates de plumes. Ce spectacle me ravit, je reste là à les observer, ébahis à chaque instant. Le macareux moine reste absent et n’offre aucune représentation ce jour là, suis je arrivé trop en retard ?


















Etape 41 (Mardi 27 Aout) : Hermaness Baltasound

La nuit fut laborieuse. Le vent, très violent, a joué les troubles fetes toute la nuit durant. Ma tente fut malmenée, cédant parfois aux assauts répétés des airs, ce qui me fallut une belle insomnie. Dès l’ouverture de ma tente, je constate qu’un brouillard énorme très dense est maitre des lieux. Impossible de voir à plus de 10m. J’aperçois une silhouette toute particulière plonger à toute allure dans la falaise. Un macareux moine est passé tout près. Je reprends donc espoir et persiste dans la brume jusqu’à 11h30. Transi de froid, les pieds trempés, je commence à plier bagages, résigné. A peine la tente démontée, le brouillard se dissipe et me permet de redécouvrir la vue impressionante de la veille. J’observe plusieurs macareux. Je repère un bon emplacement et me poste de manière stratégique. Ma position est la bonne, un individu se pose à quelque mètres de moi, j’en profite pour faire chauffer le boitier photo. Je constate amèrement que mon boitier crachote et donne quelque signes de faiblesse. Mon boitier se bloque et refuse de prendre des photos. Je peste, j’enrage, mais rien n’y fait ! Je me contente alors d’observer et de profiter de ce spectacle sans pareil dans la plus simple expression.